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LE MAHA-BHARATA.

» Va-t-en ou reste, noble femme, ou fais ce que tu désires, ou même envoie ici, dame aux formes délicates, ton frère l’anthropophage. » 5961.

Voyant qu’elle tardait à revenir, Hidimba, le monarque des Rakshasas descendit de l’arbre, où il était monté, et s’avança d’un pied hâté vers les Pândouides ; 5962.

Monstre épouvantable, aux longs bras, à la grande bouche, aux yeux couleur de sang, aux cheveux hérissés, au corps semblable à une masse de nuages ! 5963.

À peine eut-elle vu accourir le Démon à l’aspect repoussant, Hidimba effrayée dit ces mots à Bhîmaséna :

« Voici le mangeur d’hommes à l’âme méchante, qui accourt, plein de colère ; fais avec tes frères ce que je vais te dire. 5964-5965.

» Je me transporte en quelque lieu qu’il me plaise d’aller ; je suis douée de toute la puissance des Rakshasas : monte sur ma croupe, et je t’emporterai à travers les airs.

» Réveille ta mère avec tes frères endormis ; je vous prendrai tous, immolateur des ennemis, et je vous ferai voyager par les airs. » 596(5-5967.

» Ne crains pas, lui répondit Bhîma, femme à la belle et large croupe ! Qui que ce soit n’est capable de tenir en face de moi. Je le tuerai sous tes yeux mêmes, dame à la taille gracieuse. 5968.

» Ce vil Rakshasa n’est pas égal à ma vigueur, fille craintive ; tous les Rakshasas mêmes ne pourraient sup porter mes coups dans une bataille. 5969.

» Vois ces deux bras si bien arrondis et semblables à des trompes d’éléphant ! Vois mes cuisses pareilles à des massues 1 Vois ma poitrine vaste et solide ! 5970.

» Tu verras à l’instant, charmante, que ma force est