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LE MAHA-BHARATA.

tigres avec un chacal, et ne plonge pas ces fils de Pândou dans un océan de chagrins ! 2102.

« Celui, qui sût tout, qui a pénétré la nature de tout, qui imprime la terreur à tous ses ennemis, sacrifiera un homme au salut d’une famille, une famille au salut d’un village, un village au salut d’une province et la terre au salut de son âme ! » Ainsi parlait Kâvya aux plus grands des Asouras pour leur faire abandonner Djambha.

» Certains oiseaux, habitants des bois, étaient venus se nicher dans le palais d’un roi : leur bec crachait de l’or ; mais ce roi, qui avait besoin d’or, aveuglé par le désir d’une prompte jouissance, les étouffa, puissant monarque, et tua ainsi d’un seul coup chez lui et le présent et l’avenir <ref>Je ne puis m’empêcher de signaler ici l’origine de cette petite fable : la Poule aux œufs d’or.<ref> ! Que l’amour des richesses, ô le plus vertueux des Kourouides, ne te pousse donc pas à faire du mal aux Pândouides. 2103-2104-2105-2106.

» Insensé, tu en aurais ensuite du regret, comme ce roi, qui tua les oiseaux. Ne te lasse pas de les traiter avec amour, comme le jardinier fait de son parterre ; reçois des Pândouides chaque fleur, qui naît, fils de Bharata ; et ne les brûle pas, comme un charbonnier les arbres avec les racines mêmes ! 2107-2108.

» Ne te plonge pas, sire, dans les demeures d’Yama avec tes fils, avec tes ministres, avec ton armée ! En effet, qui peut résister en bataille aux Pândouides réunis, fût-il même le roi des Vents en personne, accompagné de ses Maroutes ? 2109.