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SABHA-PARVA.

À ces mots, Çakouni, résolu dans sa mauvaise foi, s’aide encore de la tricherie, jette les dés et lui dit ; « Tu as perdu ! » 2074.

« J’ai par nombre de milliers, fils de Soubala, reprit Youddhishthira, des éléphants, toujours dans l’ivresse, ornés de houppes et peints de brillantes couleurs, aux licous d’or, aux guirlandes d’or, aux grands corps, aux défenses longues comme le manche d’une charrue, parfaitement domptés, capables de supporter tous les bruits dans une bataille, et tous dignes de porter un souverain : chacun est accompagné de huit éléphantes : tous d’une force à briser des villes, colosses pareils aux nuages nouveaux ! Je suis maître de cette richesse : je la joue contre toi ! » 2075-2076-2077.

Il dit ; Çakouni, à peine eut-il ainsi parlé, jette les dés et, d’un air moqueur, le fils de Soubala dit au fils de Prithâ : « Tu as perdu ! » 2078.

Youddhishthira de continuer :

« J’ai autant de chars aux timons d’or, aux flottants étendards, attelés de chevaux bien dressés ; des guerriers habitués à combattre sur des chars et différents hommes d’armes les défendent. 2079.

» Chacun d’eux reçoit une solde, qui n’est pas inférieure à mille autres. Qu’il soit eu guerre ou en paix, il obtient la paye due pour le temps du mois ! 2080.

» Je suis maitre de cette richesse : je la joue contre toi, sire ! » 2081.

Il dit ; et l’impitoyable Çakouni, ferme dans sa haine, à peine eut-il ainsi parlé, jette les dés et lui dit : « Tu as perdu ! » 2082.

Mais Youddhisthira de continuer :