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SABHA-PARVA.

À sa voix, des ouvriers attentifs, adroits, savants, par milliers, se hâtent, sans balancer, de bâtir ce palais et réunissent toutes les richesses dans sa construction.

Un long espace de temps ne s’était pas encore écoulé que déjà ces illustres artisans annonçaient au monarque le complet achèvement de cet édifice ravissant, admirable, orné de mainte et mainte pierrerie, meublé de sièges d’or en des formes variées. 1983-1984.

Ensuite Dhritarâshtra, le docte souverain, tint ce langage à Vidoura, le premier de ses ministres : « Va trouver le prince Youddhishthira, et amène-le promptement ici, en lui disant de ma part. 1985.

» Viens avec tes frères contempler ce palais admirable, où les pierres fines abondent, garni des lits et des sièges les plus riches. Qu’on engage là un jeu entre amis ! »

Telle fut, reprit Vaîçampâyana, telle fut, sire, la conduite du roi Dhristarâshtra, après qu’il eut connu la volonté de son fils et l’eut jugée irrévocable. 1986-1987.

À ces paroles si peu dignes, Vidoura, le plus sage des hommes sages, ne loua pas ce langage de son frère et lui parla en ces termes : 1988.

« Sire, je ne me félicite pas de cette mission : ne suis pas cette roule ; je crains qu’elle ne mène à la ruine de notre famille. Le jeu amènera certainement des querelles par la désunion de tes fils et de tes neveux : je m’en défie, souverain des hommes, n 1989.

« Il n’y aura pas de querelle ici, Kshattri, si le Destin, répondit l’aveugle Dhritarâshtra, ne m’est pas contraire. Ce monde n’est pas indépendant ; il est soumis tout entier au Destin, qui obéit au Créateur. 1990.

» Va donc à l’instant sur mon ordre chez le roi Youd-