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LE MAHA-BHARATA.

que cette richesse de tes cousins ne te fasse pas nuire à tes amis. 1942.

» Ne hais pas dans ce moment les fils de Pândou ! La richesse de tes cousins est aussi la tienne. Nuire à ses amis est une grande faute, mon fils. Eux et toi ne sortez-vous pas des mêmes ayeux ? 1943.

» Inonde l’autel de tes richesses, satisfais tes plus chers désirs, folâtre sans peine d’esprit avec tes épouses, et ramène la paix dans ton cœur, auguste fils de Bharata. »

Douryodhana lui répondit :

« L’homme, qui n’a pas la science innée en lui et n’a fait qu’entendre beaucoup, ne connaît pas l’essence des Traités : il ressemble à celui, qui a pris dans une cuiller le goût des sauces. 1944-1945.

» Tu as de la science, sans doute ; mais tu me troubles, comme un bateau forcé de suivre les mouvements du navire, auquel il est amarré. Ta majesté n’aurait-elle pas de la haine pour moi en reconnaissance de l’attention, que j’ai pour ses affaires ? 1946.

» Ils sont mal guidés ces Dhritarâshtrides, de qui tu es le guide : ton affaire présente, tu l’appelles toujours une chose, qui se fera plus tard ! 1947.

» L’aveugle a besoin qu’un autre le mène ; il trouble la marche de l’homme, dont il se fait le conducteur. Comment pourraient-ils suivre sa route ceux, dont il prétend guider les pas ? 1948.

» Tu es dans la maturité de la science, tu consultes les savants, tu as subjugué tes organes des sens, et néanmoins, sire, tu déranges beaucoup notre chemin au milieu de nos affaires. 1949.

» La marche d’un roi, a dit Vrihaspati, est autre que la