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SABHA-PARVA.

là qu’on leur permette l’entrée de sa porte. Les brahmes et les kshatryas vaincus, les vaîçyas et les çoûdras obéissants apportaient à l’envi quelque chose d’agréable. Tous les barbares de toutes les couleurs, nés dans la première, la moyenne ou la dernière condition, en différentes bordes rassemblées de différents pays, venaient avec joie, conduits par le respect, faire hommage à Youddhishthira, 1893-1894-1895-1896-1897.

» C’était comme un abrégé du monde dans le palais d’Youddhishthira ! Et, quand je vis tant de présents divers, que les rois offraient à mes ennemis, la douleur fît naître en moi le dégoût de la vie ! Je vais maintenant énumérer devant toi, seigneur, les domestiques au service des Pândouides ; 1898-1899.

» Les hommes, qui reçoivent d’Youddhishthira une ration journalière d’aliments crus ou cuits. Ses cornacs et les guerriers, qui montent ses éléphants, sont au nombre de trois padmas[1], plus une myriade. 1900.

» Il possède cent millions de chars ; ses fantassins sont en nombre infini. Ne parlons pas de mesura on ne peut que s’imaginer les aliments crus et cuits, nécessaires à la vie de tant d’êtres ! Ce n’est du reste partout que le bruit d’un jour de fête : et, de tous ces peuples, rassemblés dans le palais d’Youddhishthira, je n’ai pas vu un seul homme, qui n’eût pas mangé, qui n’eût pas bu, qu’on n’eût paré, qu’on n’eût bien traité ! Il est quatre-vingt-huit mille chefs de familles initiés, auxquels Youddhishthira donne la nourriture et qu’il fait servir individuellement par trente servantes. Tous ces hommes bien satis-

  1. Le padma fait dix milliers de millions.