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LE MAHA-BHARATA.

» En effet, tu as une grande puissance : tout, mon fils, repose sur toi ; ni tes frères, ni tes amis, ne font rien, qui te déplaise. 1732.

» Tu es vêtu de riches manteaux ; tu manges des viandes fines, un riz exquis, on attelle à ton char des chevaux de noble race : pourquoi donc es-tu jaune, maigre ? 1733.

» Tu as des couches précieuses, des épouses ravissantes, des palais remplis de toutes les commodités, des promenades faites pour donner tous les plaisirs. 1734.

» Tout, on n’en peut douter, est soumis à ta voix, comme à celle des Dieux. Pourquoi, mon inaffrontable fils, gérais-tu ainsi qu’un misérable ? » 1735.

Douryodhana répondit :

⁂ « Je mange et je m’habille[1], comme une personne du vulgaire ! Je souffre une violente colère dans mon impatience de surmonter ce que le temps a pour moi de contraire. 1736.

» L’homme facile à irriter, en liberté de ses mouvements naturels, ferme dans son désir de s’arracher lui-même à la tristesse, que lui cause un rival, est appelé un homme énergique. 1737.

» Contentement passe richesse ! Il détruit même l’orgueil, il chasse la crainte et le désespoir, deux conditions, qui empêchent de manger beaucoup l’homme, qui en est assiégé. 1738.

» Je ne trouve plus à mes festins une saveur bien agréable depuis que j’ai vu dans Youddhishthira, le fils de

  1. Il y a ici deux pièces sur le même sujet, qu’une compilation inintelligente a mises l’une à la suite de l’autre. Il faut donc rejeter l’une de ces deux variantes. Nous proposons d’écarter celle, qui est renfermée entre le signe ⁂ et les deux traits verticaux | |, pour s’en tenir à la pièce identique, qui va suivre, page 507.