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SABHA-PARVA.

» Grâce à ma dextérité pour manier les dés, je saurai, n’en doute pas ! lui enlever pour toi, noble seigneur, son royaume et sa fortune éclatante ! 1722.

» Porte toutes ces choses à la connaissance du roi, et, quand ton père m’en aura donné la permission, je vaincrai Youddhishthira : ce n’est pas douteux, » 1723.

« Annonce toi-même ces choses à Dhritarâshtra, la tête des Kourouides, fit Douryodhana : les convenances, fils de Soubala, ne me permettent pas de lui en parler d’abord. » 1724.

À ces paroles du prince jaloux, Çakouni, qui avait assisté en compagnie du fils de Gândhâri au râdjasoûya, l’éminent sacrifice du royal Youddhishthira, et qui déjà, sire, connaissait le sentiment de son neveu, se rendit auprès du monarque à la grande science ; et le fils complaisant de Soubala tint alors ce langage au monarque assis dans son trône, aveugle, qui voyait avec les yeux de la science : 1725-1726-1727.

« Sache, puissant monarque des enfants de Manou, que Douryodhana est pâle, jaune, maigre, abattu, plongé dans ses pensées. 1728.

» Tu ne vois, certes ! nulle part un malheur, qui ait sa cause dans un ennemi : pourquoi ne remarques-tu pas le chagrin, qui ronge le cœur de ton fils ? » 1729.

« Douryodhana, quel est, fit son père, le sujet de ta peine. Tu es dans une profonde tristesse, mon fils ; dis-moi quelle en est la cause, ô le plus vertueux des Kourouides, si la chose peut être confiée à mes oreilles. 1730.

» Çakouni me dit que tu es pâle, jaune, maigre. J’ai beau chercher dans ma pensée, je n’y vois pas d’où peut venir ton chagrin. 1731.