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LE MAHA-BHARATA.

fils de sa sœur, il a tué ou conduit prisonniers à Tchédi tous les princes, ses vassaux. Dans un criminel dessein et pour jeter un obstacle au sacrifice de mon père, il a enlevé le cheval, environné de gardes, mis en liberté et destiné à être immolé dans un açva-médha. Il a ravi l’épouse du pénitent Babhrou, qui était pour lui sans amour et revenait de son voyage dans le Souvira. 1567-1568-1569.

» Caché sous le voile de la magie, n’a-t-il pas, cet artisan d’iniquités, ravi à mon oncle même, pour le roi du Kâroûsha, la sainte Bhadrâ, qu’Oudjayanî vit naître ?

» J’ai supporté, en considération de la sœur de mon père, cette bien grande douleur ; mais, par bonheur, voici une offense, qui m’est faite ici en présence de tous les rois !

» Vos majestés sont témoins de la violente injure, que je reçois maintenant : jugez par elle de toutes celles, qu’il a pu me faire loin de vos yeux ! 1570-1571-1572.

» Mais il me sera impossible de supporter l’offense, que ce présomptueux, digne de mort, m’a faite aujourd’hui en pleine assemblée des rois. 1573.

» L’insensé, qui désirait la mort, osa demander Roukmini ; mais il n’a pas obtenu sa main, comme un indigne çoûdra n’obtient pas l’audition des Védas ! » 1574.

Aussitôt qu’ils eurent ouï ces paroles et d’autres du Vasoudévide, tous les monarques se mirent à blâmer de concert le roi de Tchédi. 1575.

Mais à peine eut-il entendu ce langage de Krishna, l’auguste Çiçoupâla de pousser un rire éclatant et de parler en ces termes : 1576.

« Comment n’as-tu pas honte, Krishna, de citer Roukminî, surtout devant ces rois assemblés ; elle, qui me fut accordée avant qu’elle ne devint ton épouse ? 1577.