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SABHA-PARVA.

» Voici l’immortel Govinda, que vous avez honoré. Toi, de qui la pensée court au-devant de ta mort, hâte-toi de provoquer au combat ce Krishna, le meurtrier de Madhou, aux mains armées de la massue et du tckakra ; et bientôt mordant la poussière, tu vas rentrer dans le corps de cet ineffable Dieu ! » 1559-1560.

À ces mots de Bhîshma, le roi de Tchédi à la bravoure immense, brûlant de combattre avec le Vasoudévide, jeta ces paroles à Krishna : 1561.

« Je te défie ! Viens, Djanârdana, combattre avec moi, afin que je t’arrache maintenant la vie, à toi, accompagné de tous les fils de Pândou ! 1562.

» Je tuerai avec toi les Pândouides jusqu’au dernier, Krishna, sans parler de ces rois, qui te rendent les honneurs, à toi, qui n’est pas un roi ! 1563.

» Il faut que je tue ceux, qui t’accordent stupidement ces hommages, comme si tu les méritais, à toi, insensé, qui ne les mérites pas, à toi, qui es un esclave, Krishna, et qui ne trônes pas entre les rois ! » 1564.

Il dit et le tigre des rois se tint dans une attitude irritée et menaçante. Krishna, auquel ces paroles étaient adressées, fit entendre ces mots, dont un langage doux fut le prélude, à tous les rois et aux Pândouides, rangés devant ses yeux : 1565.

« Princes, le fils de Sâtwatî est notre ennemi acharné. En vain le caressons-nous, sans lui faire aucun mal, cette âme cruelle n’a pour nous aucune bonté. 1566.

» Sur la nouvelle que nous étions allés à la ville du Prâdjyotisha, cet artisan de crimes est venu incendier notre Dwârakâ. Tandis que le roi du Bhodja se divertissait au mont Raîvata, lui, sans considérer qu’il était le