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LE MAHA-BHARATA.

de sa mort fut laissé ! pouvais-tu, sire, honorer Krishna ?

« Pouvais-tu, royal fils de Kourou, rendre ici cet honneur à Krishna en face du héros Açvatthâman, versé dans tous les Çâstras ? 1347-1348.

» Comment as-tu pu honorer Krishna, quand sous tes yeux est Douryodhana, le plus grand des hommes et l’Indra des rois, quand sous tes yeux est Kripa, l’ancien maître des jeunes Bharatides ! 1349.

» Pour les honorer, tu as sauté par-dessus Drouma, l’instituteur des Kimpouroushas ! Comment pouvais-tu rendre cet honneur à Krishna en présence de l’inaffrontable Bhîshma, qui porte comme Pândou les traits d’un père, en face de Napa, du vertueux Roukmi, d’Ékalavya même et de Çalya, le roi de Madra ? 1350-1351.

« Comment, Bharathide, as-tu pu rendre un tel honneur à Krishna, sans même donner un regard au fameux Karna, l’élève chéri du brahme, fils de Djaraadagni ; lui, de qui tous les rois vantent la force et qui, appuyé sur elle seule, a vaincu les souverains en bataille ? 1352-1363.

» Le meurtrier de Madhou n’est pas un ritouidj, ni un instituteur spirituel, ni un roi : et tu l’as honoré, chef de ? Kourouides ! Pour quel motif, si ce n’est par un sentiment de partialité complaisante ? 1364.

» Mais, si vous aviez envie d’honorer Mâdhava, qu’aviez-vous besoin, Bharatide, de convoquer ici les rois, pour leur infliger cet affront ? 1365.

» À ce magnanime enfant de Kourou, ferme dans son devoir et qui aspire à la monarchie universelle, nous payons tous des tributs, et voilà qu’il nous méprise ! 1366-1367.

» En effet, dans quel autre but que celui de nous infliger son mépris, a-t-il honoré de la corbeille hospitalière