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SABHA-PARVA.

avec l’adversaire. C’est ainsi qu’ils soutenaient l’un contre l’autre les plus terribles combats. 909.

Les habitants de la ville s’étaient rassemblés pour contempler cette lutte de nos deux héros : brahmes, kshatryas, vaîçyas, çoûdras par milliers, les femmes et les vieillards entièrement. Ils étaient environnés là par ces multitudes d’hommes, pressés, vaillant monarque, sans laisser aucun intervalle. 910-911.

La prise des bras, leur compression, leur chûte rendaient les assauts du couple héroïque aussi épouvantables que deux foudres, tombant sur deux montagnes, 912.

Tous deux au plus haut point de la résolution, les mieux doués en force de tous les forts, poussés d’une mutuelle envie de la victoire, ils cherchaient à se trouver l’un l’autre en défaut. 913.

La terrible lutte de ces vigoureux athlètes avait rassemblé le monde sur leur champ de bataille au spectacle de ces grands assauts, comme jadis le combat de Vritra et du fils du Vasou. 914.

Tantôt poussés en arrière ou tirés en avant, tantôt cédant à la traction ou jetés çà et là, il s’entretiraient l’un l’autre et se frappaient avec les genoux. 915.

Ils se renvoyaient la menace d’une voix tonnante et répondaient aux coups par des coups, semblables à la chûte des rochers. 916.

Ces athlètes aux vastes poitrines, aux longs bras, également habiles dans ces luttes, s’attachaient l’un à l’autre avec des bras, pareils à des massues de fer. 917.

Ce duel commença le premier jour du mois Kârttika et se continua sans repos, sans nourriture, le jour et la nuit.