» Puisqu’il n’y a pas eu d’offense, comment pouvez-vous me regarder, moi, qui en suis innocent, comme un ennemi ? Expliquez-vous ! Allons ! brahmes ! c’est la loi des gens de bien. 855.
» Car le kshatrya, en jetant l’offense à qui ne l’a point offensé, met la douleur en son âme, c’est indubitable, parce qu’il foule aux pieds le juste et l’utile. 856.
» Un héros, qui, instruit des devoirs, suit dans le monde un sentier autre que celui-ci, entre dans la voie des pécheurs et se ferme les mondes purs. 857.
» Dans les trois mondes, en effet, le premier devoir du kshatrya est celui des hommes, qui pratiquent le bien : les sages, qui ont la science de la vertu, ne recommandent pas un autre devoir. 858.
» Vous m’avez l’air de parler ici maintenant avec irréflexion d’un homme tel que je suis, qui restes dans mon devoir, qui tiens mon âme comprimée et qui suis sans reproche à l’égard de mes sujets. » 859.
» Prince aux longs bras, il est, reprit Krishna, un rejeton de noble race, qui soutient seul le poids de sa race : c’est d’après son ordre que nous sommes venus ici vers toi. 860.
» Tu as enlevé des kshatryas dans le monde, qu’ils habitaient, sire ! Coupable de cette faute horrible, comment peux-tu dire : « Je suis pur de tout péché ? » 861.
» Comment, ô le plus grand des potentats, un roi voudrait-il faire du mal à des rois vertueux ? Et toi, tu veux offrir en sacrifice à Roudra ces rois, que tu as emmenés prisonniers ! 862.
» Ce que tu as fait de cette manière, fils de Vrihadratha, c’est à nous qu’en appartient le châtiment ; car c’est