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SABHA-PARVA.

» Je fus établie avec des formes célestes pour la ruine des Dânavas. Quiconque me baise dévotement avec mes fils dans son aiguière, moi, douée d’une immortelle jeunesse, que l’abondance règne dans sa maison ! autrement, qu’il se précipite à sa perte ! Je suis restée continuellement sous ton toit, seigneur, baisée dans l’aiguière, environnée de mes nombreux fils, honorée avec des parfums, des fleurs, de l’encens, des mets et des breuvages. 731-732-733.

» Aussi, ma pensée n’est-elle jamais un instant sans chercher quels services je puis te rendre ; j’ai vu ces deux parts de ton fils, homme juste ; 734.

» Je les ai réunies, le Destin m’y poussant, et de-là vint ce jeune prince ; mais je n’ai été ici, grand roi, que l’instrument de ta bonne fortune. 735.

» Je puis dévorer le Mérou : combien plus ton enfant ! Mais je te le rends, satisfaite des hommages, que j’ai recueillis dans ta maison. » 736.

» À ces mots, sire, elle disparut ; et le monarque de rentrer dans son palais, tenant le royal nourrisson dans ses bras. 737.

» Le prince fît alors pour cet enfant ce qui était à faire, et il institua chez les Magadhains la grande fête de la Rakshasî. 738.

» Ce père égal au suprême ayeul des créatures composa un nom pour son fils : « Comme Djarâ, dit-il, a rejoint, sandhita, ses deux portions, qu’il soit appelé Djarâsandha ! » 739.

» L’enfant à l’éclatante splendeur du roi des Magadhains grandit tel que le feu, où le sacrificateur verse le beurre clarifié ; doué de force et de majesté, il faisait la