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SABHA-PARVA.

» Ce roi, le souverain du globe, brillait au milieu de ses deux aimables épouses, assorties à lui, comme un éléphant roi entre deux royales éléphantes. 694.

» Le potentat de la terre avec les deux reines à ses côtés resplendissait tel que l’Océan, revêtu d’un corps, entre les deux rivières en personne de la Gangâ et de l’Yamounâ. 695.

» Tandis qu’il était plongé dans les voluptés des sens, la jeunesse s’écoulait et il ne lui était pas né encore un fils, continuateur de sa race. 696.

» Il avait beau le solliciter avec beaucoup de prières, avec des oblations de beurre clarifié, avec les sacrifices institués en vue d’un fils, il n’obtenait pas ce fils, incrément de sa lignée. 697.

» Il entendit parler du grand Tchandakaâuçika, consumé par la pénitence, le fils de Kâkshîvat, le magnanime Gautamide. 698.

» Le monarque vint de lui-même, accompagné de ses deux femmes, trouver l’hermite, retiré au pied d’un arbre, et le combla de pierreries. 699.

» Le plus vertueux des saints à la parole de vérité, à la fermeté vraie, lui dit : « Je suis content, Indra des rois ; choisis, prince, fidèle à les vœux, une grâce, que tu veuilles obtenir. » 700.

» Alors, s’inclinant avec ses épouses, Vrihadratha d’une voix, que la désespérance de se voir un fils entrecoupait de larmes, fit cette réponse : 701.

« Révérend, j’ai quitté mon royaume pour venir dans le bois des pénitences. Qu’ai-je besoin d’une grâce, infortuné, que je suis ! À quoi bon un royaume pour moi, qui n’ai pas de fils ? » 702.