» Que fera l’homme faible, né dans une race d’hommes à la force éprouvée ? Mais l’homme vigoureux, né dans une race faible, s’élève au-dessus d’elle. 668.
» Sire, l’homme, qui grandit par des victoires remportées sur l’ennemi, est tout à fait un kshatrya : l’homme fort, n’eût-il aucune des autres qualités, peut triompher des ennemis. 669.
» Mais le faible, que fera-t-il, fût-il doué de toutes les qualités ? car les qualités se tiennent toutes subordonnées dans la force. 670.
» Son excellence est la cause de la victoire : le Destin alors s’unit à l’action. Quiconque a les forces pour ses alliées, n’a point à redouter la négligence. 671.
» Voici par quelle raison un ennemi fort succombe sous des ennemis plus faibles : de même que l’abattement d’esprit dans un faible, tel est dans un fort le délire de l’orgueil. Un roi, qui veut triompher, doit fouler aux pieds l’une et l’autre cause. 672.
» Si nous accomplissons la cérémonie du sacrifice, d’où sortiront la mort de Djarâsandha et la délivrance des rois, quelle action sera jamais plus belle ? 673.
» Renoncer à l’entreprise, c’est nécessairement assurer que la vertu nous manque ! Comment, sire, penses-tu que de la vertu, qui s’affirme, puisse venir le manque de vertu ? 674.
» La victoire obtenue, il sera facile aux solitaires, qui aspirent à la placidité, d’acquérir le vêtement rouge. Nous combattrons les ennemis de manière à rendre possible l’empire universel ! » 675.
Le Vasoudévide répondit :
« L’opinion, qu’Arjouna vient d’émettre, convient à