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» Les brahmes, cloués de qualités, mangent-ils dans ta maison des mets succulents et délicats ? Y reçoivent-ils les honoraires attachés à la surveillance de tes sacrifices ? 232.

» Sans autre pensée, t’efforces-tu de célébrer avec une âme pieuse les sacrifices Vâdjapéyas entièrement accomplis et les Poundarîkas suivis jusqu’à la fin ? 233.

» Te prosternes-tu devant les parents, les gourous, les vieillards, les Dieux, les ascètes, les arbres-Tchaîtyas et les plus éminents des brahmes ? 234.

» Sais-tu étouffer en toi, mortel sans péché, le chagrin ou le ressentiment ? Et l’homme, qui tient dans ses mains les choses fortunées, te suit-il, sans quitter jamais ton côté ?

» As-tu bien comme pensée, âme non souillée, as-tu bien pour conduite celle, qui embrasse d’un même regard l’intérêt, l’amour et le devoir, qui assure la vie et qui donne la renommée ? 235-230.

» Quand cette pensée inspire la conduite d’un roi, son empire ne tombe pas ; et, victorieux de la terre, sa prospérité s’accroît doucement, sans connaître aucune fin,

» L’avarice ne pousse-t-elle jamais un juge, ignorant des leçons enseignées dans les Çâstras, à frapper de mort, malgré son innocence, un citoyen noble à l’âme pure, que la calomnie accuse du crime de vol ? 237-238.

» La soif de l’argent ne fait-elle pas remettre en liberté, chef des Bharatides, un méchant, un voleur, pris en flagrant délit, vu par des témoins et nanti même de son vol ? 239.

» Entraînés du côté, où sont les richesses, est-ce que tes ministres ne voient pas sans partialité, rejeton de Bharata, les affaires du riche et du pauvre, soumises à leur jugement ? 240.