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» Ton corps de métiers est-il bien composé de gens honnêtes ? En effet, mon fils, c’est par l’exercice des arts et des métiers que ce monde vit dans une douce prospérité. 213.

» Les hommes d’élite, sire, embrigadés cinq par cinq, après qu’ils ont acquis la connaissance des lois, maintiennent-ils, en réunissant leurs brigades, la tranquillité dans ton royaume ? 214.

» Les villages sont-ils faits à l’image de la ville pour la défense de la ville ? Et tout ce qui vient de toi est-il proclamé au milieu de la foule rassemblée ? 215.

» Frappant tout et suivis de ton armée, tes espions circulent-ils sur la terre, ton domaine, parcourant les plaines, les montagnes et les villes ? 216.

» Sais-tu bien flatter les femmes ? Sont-elles bien protégées ? Ne les crois-tu pas beaucoup trop ? Et ne leur dis-tu pas ce qu’il faut tenir caché ? 217.

» Quand tu as reçu la nouvelle d’une calamité, n’est-ce pas que, plein de cette pensée, tu ne dors pas, savourant les voluptés, sire, dans ton gynœcée ? 218.

» Après que tu as dormi les deux premières veilles de la nuit, te lèves-tu à la dernière, monarque des hommes, pour songer à l’intérêt et au devoir ? 219.

» Levé au temps fixé, environné de tes ministres, qui savent les temps, ne te montres-tu jamais, fils de Pândou, aux regards des hommes que royalement paré ? 220.

» Des guerriers, vêtus de l’habit rouge, le cimeterre à la main, splendidement décorés, t’environnent-ils à les pieds de tous les côtés pour ta garde, dompteur des ennemis ? 221.

» Ne décernes-tu, comme Yama, les châtiments et les