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destinée dans tous les prodiges ? Sais-tu bien employer dans les affaires les talents de tes serviteurs, les grands dans les grandes, les moyens dans les moyennes, les petits dans les petites ? As-tu remis en charge les anciens ministres, ces hommes purs, qui furent ceux de tes ayeux et de ton père ; et confies-tu aux plus sages les affaires les plus délicates ? Répands-tu chez tes sujets une profonde terreur par la sévérité des châtiments ? 175-176-177-178.

» Sont-ce les ministres, chef des Bharatides, qui tiennent les rênes de ton royaume ? Tel que les femmes méprisent le ribaud emporté, qui reçoit leurs dons, tes prêtres officiants ne te méprisent-ils pas comme un être déchu ? Le général de tes armées est-il un héros, un homme audacieux, intelligent, ferme, incorruptible, noble par sa naissance, habile et dévoué à ton service ? 179-180.

» Les officiers de ton armée sont-ils adroits en toutes les armes ? Honores-tu et conserves-tu en grande estime les hommes courageux, purs, intrépides ? 181.

» Donnes-tu à ton armée, comme il est juste, la nourriture et la solde, qu’on doit lui donner au temps échu, et n’en retranches-tu jamais rien ? 182.

» Car, si le jour s’est écoulé, sans qu’ils aient touché ni le prêt, ni les rations, les soldats règlent leur conduite sur l’indigence de maître ; ce qui est reconnu pour la cause de bien grands malheurs. 183.

» Peux-tu compter sur l’attachement des fils de race, à commencer par les chefs ? Sacrifieraient-ils à tes intérêts leur vie dans une bataille ? 184.

» Tu ne laisses pas sans doute l’homme sans mœurs, qui saute par-dessus les règles, conduire entièrement seul, à son gré, plusieurs choses, dont l’avenir dépend ?