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LE SABHA-PARVA.

guerrier aux yeux de lotus se mit en route dans un jour favorable, sous une heureuse constellation et dans une heure fortunée. 35.

Le monarque Youddhishthira monta derrière lui par affection et, s’emparant des fonctions de son cocher Dârouka, le plus habile des cochers, 36.

Le chef des Kourouides prit lui-même les rênes. Arjouna, monté ensuite, arma ses mains de la blanche ombrelle et du chasse-mouche blanc. 37.

Le guerrier aux longs bras déposa le sceptre d’or à sa droite ; et le vigoureux Bhîmaséna, accompagné des jumeaux, 38.

Suivit les pas de Krishna avec les ritouidjs et les citadins. Ainsi escorté de tous les frères, Kéçava, le meurtrier des héros ennemis, 39.

Brillait tel qu’un gourou, suivi de ses disciples chéris. Govinda, ayant serré dans ses bras d’une vigoureuse étreinte le fils de Prithâ, lui dit adieu. 40.

Quand il se fut avancé à la moitié d’un yodjana, Krishna, le conquérant des villes ennemies, salua donc Youddhishthira, Bhîmaséna et les deux jumeaux : embrassé étroitement par eux, adoré par les jumeaux prosternés, il fit, rejeton de Bharata, ses adieux à l’aîné des Pândouides, et lui dit : « Retourne chez toi ! » 41-42.

Ensuite Govinda, qui n’ignorait pas le devoir, se prosterna et prit ses deux pieds ; mais Dharmarâdja le fit se relever aussitôt et le baisa sur la tête. 43.

Youddhishthira, Yama incarné dans un fils de Pândou, donna congé à Krishna, l’éminent Yadouide aux yeux de lotus, en ces termes : « Poursuis ta route ! » 44.

Le meurtrier de Madhou obéit exactement à cet accord