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ADI-PARVA.

le présent pour le futur, s’appuie sur l’avenir ! Agis de la manière que tu le veux. 8443.

» Car voici le feu, qui, flamboyant et léchant les arbres, fait naître en mon cœur, comme dans un carinda, une cuisante douleur, n 8444.

Quand le feu eut quitté ce lieu, Djaritâ, impatiente de revoir ses fils, accourut vers ses enfants. 8445.

Elle vit dans la forêt tous ses petits, que le feu avait épargnés, sains et saufs, exempts de mal et gazouillant à qui mieux mieux. 8440.

Elle répandit à leur vue mainte et mainte fois des larmes, et les embrassa tous, allant de l’un à l’autre avec des cris de joie. 8447.

Ensuite Mandapâla s’en vint lui-même à grande hâte, rejeton de Bharata, et tous ses fils saluèrent l’un après l’autre à différentes fois le rishi, qui s’exhalait en plaintes ; ils saluèrent aussi Djaritâ ; mais aucun d’eux n’adressa au pénitent une seule parole, ou bonne ou mauvaise. 8448-8449.

« Qui est ton fils ainé ? dit Mandapâla. Qui est son puiné ? Qui est le moyen, et qui est ton fils le plus jeune ?

» Pourquoi ne réponds-tu pas à la demande, que je t’adresse, moi, qui suis pénétré de chagrin ? Depuis que je t’ai abandonnée, je n’ai pas goûté un moment de tranquillité ! » 8450-8451.

Djaritâ lui répondit :

« Que t’importe l’aîné ? Que t’importe son puiné ? Que t’importe l’enfant né le troisième ? Que t’importe encore celui, qui est venu au monde le dernier ? 8452.

» Retourne vers ta jeune perruche au rire charmant, près de laquelle tu es allé jadis, après que tu m’eus délaissée au milieu de toutes les privations ! » 8453.