» Feu, tu es Agni ; tu es Havyavâha, le char de l’oblation ; tu es le suprême Havis[1] : les doctes savent que tu es à la fois un et multiple. 8416.
» Tu crées ces trois mondes et tu les consumes dans tes flammes allumées au temps révolu, messager de l’offrande : c’est en toi que le monde entier, Agni, trouve sa naissance et sa conservation ! » 8417.
Après lui Drona chante :.
« Tu es, Seigneur du monde, la nourriture, que mangent les êtres animés. Inné en toutes les choses et croissant toujours avec elles, tu les conduis à la maturité : le Tout subsiste en toi ! 8418.
» Revêtu des formes du soleil, générateur des Védas, tes rayons enlèvent les eaux de la terre, les gazons et tous les sucs humides ; ensuite, par mainte et mainte pluie, que tu verses dans la saison, tu rends, Çoukra, la vie à tout ici bas. 8419.
» Tout alors, Çoukra, tout renaît de toi, ces lianes, ce vert feuillage, ces lacs et le bassin fortuné des eaux,
» Cet humide palais soumis à Varouna. Sois notre bienveillant sauveur. Dieu aux rayons ardents : ne veuille pas aujourd’hui nous détruire, 8421.
» Déité aux yeux bruns, au cou rouge, à la route noire, aux festins d’oblations. Passe par-dessus nos têtes ; épargne-nous comme tu épargnas jadis les épouses de la mer ! »
À ces mots, le Feu d’une âme satisfaite parla en ces termes à Drona, l’interprète des Védas, suivant la promesse, qu’il avait donnée à Mandapâla : 8422-8428.
« Tu es le rishi Drona ; ce que tu as dit est conforme à
- ↑ Le beurre clarifié, matière de l’oblation aux Dieux.