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LE MAHA-BHARATA.

témoignages, répliquèrent les huppes ; car la raison n’agit plus en des âmes troublées. 8397.

» Il nous est impossible de te prêter secours et tu n’as pas sondé quel fardeau nous sommes. Quelle mère, accablée déjà par elle-même, pourrait nous porter ? Qu’es-tu comparativement à nous ? 8398.

» Tu es jeune, tu es charmante à voir, tu peux allumer le désir au cœur d’un mari : va trouver ton époux, mère ; tu obtiendras de beaux enfants ! 8399.

» Nous, en passant par le feu, nous arriverons aux mondes fortunés ; ou, si le feu nous épargne, tu reviendras auprès de nous ? » 8400.

À ces mots, la huppe, abandonnant ses fils dans le Khândava, s’enfuit à tire d’ailes vers une plage heureuse, où le feu ne portait pas ses ravages. 8401.

Ensuite l’incendie, hâtant sa marche, arriva avec ses flammes dévorantes au lieu où se tenaient les jeunes huppes, fils de Mandapâla. 8402.

Les petits volatiles virent les flammes s’étaler autour d’eux, et Djaritâri fit alors entendre ce langage au Feu :

« L’homme sage prévoit le malheur avant qu’il ne soit arrivé, et, quand survient l’infortune, son âme ne tombe jamais dans le trouble. 8403-8404.

» L’homme sans raison, qui n’a pas gardé le souvenir de l’infortune éprouvée, est tout bouleversé au retour du malheur et n’obtient pas une grande félicité. » 8405,

Sârisrikwa dit ;

« Tu es intelligent, tu es sage, et voici un désastre, qui menace notre vie. Le seul entre beaucoup, à qui est dû le nom de héros, c’est l’homme instruit. » 8406.

« L’ainé est un père, fit à son tour Stambamitra ; c’est