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ADI-PARVA.

que le vent change, c’est évident : mais dans ce trou la mort est certaine par les rongeurs, qui l’habitent. 8388.

» Mère, on doit préférer une mort douteuse à une mort certaine : prends ton vol dans les airs, où la raison t’appelle ; tu obtiendras un jour des fils plus heureux ! » 8389.

« J’ai vu, mes fils, reprit Djaritâ, ce faucon à la grande force, l’éminent oiseau, s’en aller, emportant le rat saisi hors de son trou. 8390.

» J’ai suivi de toute ma hâte par derrière l’autour, qui volait d’une grande impétuosité, et j’ai comblé de ces bénédictions l’oiseau, qui avait enlevé le rongeur de sa retraite : 8391.

« Tu précipites ton vol, roi des faucons, emportant notre ennemi ; monte dans les cieux ! sois fait d’or et sans ennemis ! » 8302.

» Après que le faucon eut mangé le rat, j’ai pris seulement alors congé du grand volatile et je suis revenue à mon nid. 8393.

» Entrez donc, mes fils, dans ce trou sans défiance ; il n’y a là aucun danger pour vous : le rat fut enlevé sous mes yeux par le magnanime faucon. » 8394.

Les huppes lui répondirent :

« Mais nous, mère, nous n’avons pu voir d’aucune manière le faucon emporter ce rat : n’ayant point appris ce fait par nos yeux, nous ne pouvons entrer dans ce trou de la terre. » 8395.

Djaritâ de repartir ;

« N’ai-je pas vu, moi, le rat, que le faucon emportait ! il n’y a donc ici, mes fils, nul danger pour vous. Faites ce que je vous dis. » 8390.

« Tu ne saurais nous guérir de la peur avec ces vains