Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
297
ADI-PARVA.

tournant avec sa perruche dans la forêt Khândava, le rishi Mandapâla y rencontra le Feu, qui venait brûler ce bois. 8350.

Le grand saint devina la pensée de ce vigoureux soutien du monde ; et, voyant la faiblesse de ses jeunes poussins, le brahme, d’une voix émue par le danger de ses fils, se mit à exalter l’Être, de qui la bouche enfanta les Védas : 8351-8352.

« Agni, s’écria-t-il, tu es la bouche de tous les mondes ; tu es l’exclamation Vat, par où commence l’offrande aux Dieux ; tu es la fin de tous les êtres ; tu circules, Feu, invisible aux yeux. 8353.

» Les chantres saints te proclament unique ; tu es, ajoutent-ils, de trois sortes : en t’allumant huit fois, ils ont préparé le char du sacrifice. 8354.

» C’est toi, disent les rishis du plus haut rang, qui as créé cet univers ; sans toi, à l’instant même périrait le monde entier ! 8355.

» Après qu’ils ont adressé à toi l’adoration, les brahmes entrent avec leurs épouses et leurs fils dans la voie éternelle, que leurs œuvres ont conquise. 8350.

» C’est toi, dit-on, Agni, qui es les nuages suspendus au milieu des airs avec les éclairs : sorties de toi, les flammes brûlent tous les êtres ! 8357.

» Ce grand Tout fut créé par toi, père des Védas à la splendeur immense : tout ce qui existe, mobile ou immobile, est déclaré ton ouvrage ! 8358.

» Les eaux furent jadis créées en toi ; ce monde entier demeure en toi ; en toi résident véritablement l’offrande aux Mânes et l’oblation aux Immortels. 8359.

» Dieu, tu es Dahana, tu es Dhâtri, tues Vrihaspati, tu