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ADI-PARVA.

Telle que la lune couvre la terre de gelée blanche, tel le Pândouide à l’âme infinie couvrit de ses flèches nombreuses toute la forêt Khândava. 8234.

Nul être, quel qu’il fût, ne put sortir de sa retraite dans le temps que l’Ambidextre tenait obstrué l’air des flèches, que décochait son arc. 8235.

Mais Takshaka, le vigoureux monarque des serpents, n’était pas là. À peine avait-il vu incendier sa forêt qu’il était passé dans le Kouroukshétra. 8236.

Là, se trouvait le fils de Takshaka, le robuste Açvaséna, qui, pour se sauver du feu, mit en œuvre les plus violents efforts. 8237.

Il ne put sortir, empêché par les traits d’Arjouna : sa mère, fille d’un serpent, l’avala pour le sauver. 8238.

D’abord, elle absorba la tête, et la queue suivit. Quand elle eut avalé son fils, la serpente se mit en route avec le désir de sauver sa géniture. 8239.

Le Pândouide lui coupa la tête dans sa marche avec une flèche acérée au large tranchant sous les yeux mêmes d’Indra, l’époux de Çatchî. 8240.

Le Dieu, qui tient la foudre, avait envie de sauver Açvaséna ; il suscita donc une bourrasque de vent, qui frappa de stupeur l’esprit du Pândouide ; et le serpent de s’échapper au même instant. 8241.

À la vue de cette effrayante magie, le fils de Pândou, frustré du serpent, se mit à couper en deux et en trois les êtres animés, qui volent dans les airs. 8242.

Bîbhatsou, le Feu et le Vasoudévide lancèrent tous sur le tortueux reptile cette malédiction : u Tu n’auras aucune renommée ! » 8243.

Djishnou inonda ensuite le Dieu aux mille yeux de ses