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LE MAHA-BHARATA.

» Il n’est rien dans les trois mondes, que ne puisse faire, Djanârdana ! » 8203-8204.

» Portant l’arc Gândîva et les deux indestructibles carquois, je puis vaincre, Agni, tous les mondes en bataille ! 8205.

» Tandis que nous empêcherons de tous côtés les secours, brûle aujourd’hui même, seigneur, ce grand bois à ton aise, nous voici prêts à consommer cet exploit ! »

À ces mots, que lui adressaient le Dâçârhain et le Pândouide, le vénérable Feu, prenant une forme toute flamboyante, se mit à incendier la forêt. 8206-8207.

Les secours empêchés de toutes parts, le Feu, vomissant des flammes, dévorait le bois du Khândava, offrant aux yeux, pour ainsi dire, le spectacle de la fin d’un youga. 8208.

Il s’empare de la forêt, il entre dans le bois, puisant Bharatide ; il jette la peur en tous les êtres avec son bruit semblable au tonnerre des nuages. 8209.

Les formes de ce bois en flammes ressemblaient k celles du Mérou, le roi des montagnes, inondé par les rayons du soleil. 8210.

Ces deux vaillants conducteurs de chars, se plaçant avec leurs chars aux deux côtés du bois, firent dans tous les points de l’espace un vaste carnage d’animaux. 8211.

Les deux héros se précipitaient de quelque côté qu’ils vissent fuir des êtres animés, hôtes du Khândava. 8212.

Ces guerriers ne voyaient pas le moindre espace laissé ouvert entre les deux chars, à la course rapide : tant ces deux incomparables véhicules ressemblaient à deux flèches, que les arcs ont décochées ! 8213.

Tandis que la flamme ravageait le Khândava, les ani-