Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
220
LE MAHA-BHARATA.

toutes les espèces de pierres fines ! Le Pradjâpati Bhaâumana, le seigneur du monde, l’avait créé par une sainte pénitence : c’est monté dans ce char, dont la beauté indescriptible égalait celle du soleil, que l’auguste Lunus avait jadis vaincu les Dânavas. 8185-8186.

Égaux en armes à Çakra même, les deux héros montèrent dans le char sans pareil, semblable aux nuées nouvelles et, pour ainsi dire, flamboyant de beauté. 8187.

La hampe du drapeau était d’or, magnifique, éblouissante : elle était surmontée d’un singe céleste, insigne du roi des rois. 8188.

Il se tenait sur la tête des héros, comme s’il avait envie lui-même d’incendier : sur le champ du drapeau étaient peints divers grands animaux. 8189.

À peine ont-elles entendu le bruit de ses roues, la connaissance expire dans l’âme des armées ennemies. Après qu’il eut décrit un pradakshina autour de ce char nompareil, embelli par maint et maint drapeau, et qu’il se fut prosterné en l’honneur des Dieux, 8190.

Le fils de Kountî armé, revêtu de la cuirasse, ceint du cimeterre, ganté de la manique, défense de ses doigts, monta, comme un saint, sur le char du ciel. 8191.

Brahma lui-même avait jadis fabriqué Gândîva, l’arc divin, le plus victorieux des arcs. Ce don ravit Arjouna au comble de la joie. 8192.

Ensuite, quand il eut fait prendre la première place au Feu, le vigoureux Arjouna saisit l’arc et, mettant sa force en jeu, il fixa le bout de la corde à l’extrémité de l’arme.

Au moment qu’il banda l’arc, l’âme de ceux, qui en entendirent le son, fut émue d’épouvante. 8193-8194.

Dès qu’il eut reçu le char, l’arc et les deux carquois in-