Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
ADI-PARVA.

lâcher les réservoirs d’eaux formées dans leurs têtes. 8154.

C’est ainsi, rejeton de Bharata, que les animaux du bois, par le jeu de leurs différentes armes, eurent bientôt contraint l’incendie à s’éteindre. 8155.

Le feu mainte et mainte fois renouvela ses flammes ; mais il fut jusqu’à sept fois par de tels moyens forcé lui-même à s’éteindre. 8156.

Alors tombé dans le désespoir et toujours en proie à la consomption, le Feu revint en courroux vers l’aïeul suprême des créatures. 8157.

Il exposa tout suivant les convenances à Brahma, et l’auguste Dieu, ayant réfléchi un moment, lui dit :

« J’entrevois un moyen, grâce auquel, irréprochable Déité, tu peux brûler aujourd’hui même la forêt Khândava, malgré l’époux de Çatchî. 8158-8159.

» Nara et Nârâyana, qui sont l’un et l’autre des Dieux antérieurs, sont descendu », Agni, dans le monde des hommes pour une alfaire des habitants du ciel. 8160.

» Ce sont les deux personnes, que le monde connaît sous les noms d’Arjouna et du Vasoudévide. Va les trouver ; ils sont en ce moment l’un avec l’autre dans le voisinage du Khândava. 8161.

» Sollicite une alliance avec eux pour l’incendie de cette forêt ; et, le traité conclu, tu brûleras ce bois, fût-il défendu par les Tridaças mêmes. 8162.

» Ces deux héros, unissant leurs efforts, arrêteront tous les êtres animés et le roi des Dieux lui-même : il n’y a nul doute ici pour moi. » 8163.

Ces paroles entendues, le Feu se hâte de s’en aller vers les deux héros et leur expose le motif de sa venue. 8164.

Je te l’ai fait connaître moi-même tout à l’heure, ô le