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LE MAHA-BHARATA.

Il dit au fils de Prithâ et au Vasoudévide issu d’Yadou, ces deux héros du monde, placés alors non loin du Khândava : 8083,

« Je suis un brahme, qui mange beaucoup ; je puis dévorer un aliment, qui dépasse toute mesure. Je demande en aumône aux rejetons de Vrishni et de Pândou qu’ils me rassasient une seule fois ma faim. » 8084.

À ces mots le Pândouide et Krishna lui dirent : « Quelle nourriture pourrait apaiser la faim de ta sainteté ? Parle ! nous tâcherons de te la procurer. » 8085.

Le révérend de répondre à ces paroles des héros, qui demandaient : « Quelle nourriture devons-nous te servir ? » 8086.

« Ce n’est pas une nourriture humaine, que je désire manger : sachez que je suis le Feu ! Donnez-moi un aliment convenable à ma nature ! 8087.

» Indra ne cesse de protéger ce Khândava contre un incendie ; et je ne puis consumer ce bois toujours défendu par le magnanime. 8088.

» Là, habite continuellement son ami, le serpent Takshaka ; et c’est à cause de lui que le Dieu armé de la foudre et ses bataillons tiennent ce bois à l’abri d’un incendie. 8089.

» Là, sa bienveillance conserve beaucoup d’êtres, et, quelque soit mon désir de brûler ce bois, la puissance de Çakra m’empêche de le consumer. 8090.

» Aussitôt qu’il me voit élever mes flammes, il verse sur elles les eaux des nuages, et, quelque ardente que soit mon envie d’incendier cette forêt, il m’est impossible de la brûler. 8091.

» Je viens donc m’unir d’une alliance avec vous, qui