Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
244
LE MAHA-BHARATA.

L’intrépide fléau des ennemis s’approcha du Saâubhadra, le sublime tîrtha du maharshi ; il s’y plongea sans balancer et s’y baigna. 7847.

Mais un grand crocodile, qui rôdait sous les eaux, saisit par un pied Dhanandjaya, le terrible fils de Kountî. Le guerrier aux longs bras, le plus fort des forts, captura, malgré sa résistance, le monstrueux hôte des eaux, et se leva, grâce à la vigueur, dont il était doué. 7848-7849.

À peine le fameux Arjouna eut-il tiré ce crocodile hors des ondes, que la bête devint une noble dame, embellie de toutes les parures, 7850.

Éclatante de beauté, ravissante et de formes toutes divines. À la vue de cette grande merveille, Dhanandjaya, le fils de Kountî, 7851.

Transporté de joie, adressa les paroles suivantes à cette dame : « Qui es-tu, noble dame ? Et d’où es-tu, toi, qui te promènes dans les eaux ? 7852.

» Pourquoi ce destin ? Et quelle grande faute as-tu commise autrefois ? » Vargâ lui répondit : « Je suis une Apsara, habituée à me promener dans les bosquets des Dieux. Ma vue, prince à la grande force, aux longs bras, était sans cesse désirée par le Dieu, qui préside aux richesses ; et mon nom est Vargâ. 7853.

« Ces quatre autres nymphes resplendissantes, qui peuvent se transporter où les invite leur fantaisie, sont toutes mes amies. Avec elles, je m’en allai un jour au palais du Dieu protecteur des mondes. 7854.

» Nous vîmes toutes Brahma aux vœux parfaits, d’une immortelle beauté, se promenant à l’écart seul et lisant.

» Sa flamboyante pénitence, sire, illuminait le bois,