Page:Fauche - Le Mahâbhârata, tome 2.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
234
LE MAHA-BHARATA.

S’étant vu arracher cette richesse, le brahme tout rempli de colère, accourut au Khândava-Prastha, invoquant les Pândouides à grands cris ; 7748.

« Au vol ! mes vaches, mon trésor ! Des hommes vils, cruels, à l’àme méchante, les ont enlevées par la violence. Accourez, fils de Pândou ! Sortez de vos états ! 7740.

» Des voleurs ont détruit l’offrande de beurre clairifié chez un brahine à l’âme placide : le vil chacal a dévasté la caverne du tigre en son absence ! 7760.

» Le roi, qui ne sait pas défendre, vole, dit-on, le tribut du sixième. Il est tout à fait le complice du mal commis par tout le monde ! 7751.

» À cette heure, où le bien du brahme est enlevé, où les cérémonies de son ministère sont détruites, tu dois me prêter le secours de ton bras, quand mes cris le réclament. » 7752.

Dhanandjaya, le fils de Pândou et de Kountî, entendit ces paroles du brahmane, articulées à très-hauts cris dans son voisinage. 7753.

À peine ouïs : « Ne crains pas ! » dit au brahme ce héros aux longs bras ; mais les armes des magnanimes Pândouides étaient dans la salle, où le roi de la justice, Youddhishthira se trouvait alors en tête à tête avec Draâupadî. 7754.

Le fils de Pândou ne pouvait ni entrer ni même s’y rendre, et les paroles du brahme infortuné le pressaient de plus en plus. 7755.

Dans cet appel à son aide, dans ce vol d’une richesse à un brahmane pénitent, le fils affligé de Kountî promena son esprit sur ces réflexions : 7766.

« Il faut que j’essuie ses larmes ! pensa-t-il avec résolu-