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LE MAHA-BHARATA.

guerriers sur le rivage oriental de la mer, les deux chefs, nourrissant des pensées cruelles, portèrent leurs pas de tous les côtés. 7663.

» Ces héros puissants marchaient, frappant d’une mort violente tous les brahmes, qu’ils trouvaient dans les sacrifices, comme assistants ou comme officiants. 7664.

» Leurs guerriers enlevaient au milieu des hermitages les feux sacrés des anachorètes contemplatifs et les jetaient sans crainte dans les eaux. 7665.

» Les malédictions, que fulminaient dans leur colère ces magnanimes hermites, opulents de pénitences, tombaient sans porter coup, renvoyées par la grâce, que ces Daîtyas avaient reçue. 7666.

» Leurs malédictions n’ayant pas eu plus d’effet que des flèches lancées contre des rochers, les brahmes s’enfuirent çà et là, désertant leurs pénitences. 7667.

» Des saints, accomplis dans leurs observances, domptés, voués à la quiétude, fuyaient sur la terre, chassés par la crainte de ces deux frères, comme des reptiles devant Garouda ! 7668.

« L’univers entier, sire, avec les ondes répandues de ses aiguières cassées, avec ses hermitages dévastés, était vide de rishis et d’eaux saintes, qu’on n’y voyait nulle

part, comme si la Mort eu personne l’eût ravagé ; car les deux puissants Asouras, qui désiraient la mort des rishis, les persécutaient d’une résolution, qu’ils avaient d’avance bien délibérée. 7669-7670.

» Tantôt cachés sous les apparences d’éléphants ivres de rut et les joues ruisselantes de mada, ils précipitaient les saints dans cette habitation d’Yama située en des lieux, d’où l’on ne peut revenir. 7671.