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LE MAHA-BHARATA.

» Doués de science, ils sont en ce monde les plus vertueux des mortels : par conséquent ils ne diront jamais un mensonge à cause de toi. 7496.

» Telle est mon opinion fixe, rejeton de Kourou : ils n’avanceront dans une discussion d’affaires aucune chose, qui tienne à l’esprit de parti. 7497.

» Voici, à mon avis, ce qu’il y a de plus excellent pour toi : c’est que les fils de Pândou ne sont pas moins tes enfants, monarque issu de Bharata, que Douryodhana et ses frères ne sont tes fils : il n’y a là, sire, aucun doute.

» Les ministres, qui, instruits de cette vérité, proposeraient une décision funeste à tes neveux, ne savent nullement distinguer ce qu’il y a de plus avantageux pour toi. 7498-7499.

» Il existe au cœur du roi une certaine différence en faveur des siens : s’ils devinent cette préférence cachée, ils ne proposeront pas, c’est évident ! l’avis qui pourrait le sauver. 7500.

« Cette considération n’a rien fait dire à ces magnanimes d’une grande splendeur, qui sentît aucune altération dans leurs sentiments : c’est là, sire, une vérité pour toi. 7501.

» Ces éminentes personnes ont dit combien il est impossible de surmonter ces héros ; que cette parole soit aussi la tienne, tigre des hommes : sur toi descende la félicité !

» En effet, comment Dhanandjaya-l’Ambidextre, le fortuné fils de Pândou, pourrait-il être vaincu, sire, dans une bataille par Maghavat lui-même ? 7502-7503.

» Comment le grand Bhîmaséna aux longs bras, qui a la force d’une myriade de Nâgas, pourrait-il succomber dans la guerre sous les Immortels eux-mêmes ? 7504.