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ADI-PARVA.

croissement de la famille ; tu le juges mauvais : eh bien, Karna, propose un avis, qui soit meilleur ! 7486.

» Si l’on fait autre chose que suivre mes paroles bonnes et salutaires, il ne s’écoulera pas beaucoup de temps avant que la race de Kourou ne s’éteigne : voilà mon sentiment. »

» Vidoura dit alors :

« Il appartient sans doute à tes parents, sire, de te parler sur ton salut ; et la parole, qui se produit maintenant, n’est pas celle d’un homme, qui ne voulut pas écouter.

» Bhîshma, le fils de Santanou et le plus vertueux des Kourouides, vient d’exprimer, sire, des paroles aimables et sages ; mais ton fils ne les accepte pas. 7487-7488-7489.

» Drona plusieurs fois a tenu un langage plein de grandeur et de bonté ; mais Karna, le fils de Râdhâ, ne l’a point cru avantageux pour toi. 7490.

» J’ai beau chercher dans ma pensée, je ne vois personne, qui soit un ami plus affectionné pour toi, sire, ou qui soit plus grand par la science que ces lions des hommes. 7491.

» Tous deux avancés en âge, en science et dans les Védas, ils sont, Indra des rois, les images de toi et des fils de Pândou. 7492.

» Ces deux ne sont inférieurs sans doute en justice et en vérité, monarque issu de Bharata, ni à Râma le Daçarathide, ni au singe Gaya. 7493.

» Ils n’ont rien exposé en ta présence, qui fût sans utilité ; On ne voit pas qu’ils aient fait tomber sur toi rien, qui soit une offense. 7494.

» Comment ces éminentes personnes, qui ont la force de la vérité, n’auraient-elles pas donné un avis, qui pût Sauver en toi, sire, un homme sans péché ? 7495.