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ADI-PARVA.

» Le corps du Vivaçvatide est enrichi de vigueur et la vigueur du vôtre s’accroît. La fin de ces hommes arrivera ; en effet, au temps naturel de la mort, il ne restera plus aucune vigueur chez eux. » 7282.

» Dès qu’ils eurent ouï ce langage de leur divin ancêtre, les Dieux se rendirent au lieu, où ils faisaient leurs sacrifices. Là, assis et rassemblés, ils virent dans la Bhagirathî un lotus d’or. 7283.

» Cette vue les remplit d’étonnement. Le héros, qui règne sur eux, vint les trouver. Il avait remarqué une femme, resplendissante comme le feu, à l’endroit où la Déesse Gangâ roule sans cesse avec des eaux plus abondantes. 7284.

» Cette femme pleurait, consumée d’une soif ardente ; elle se plongea dans la céleste Gangâ et se tint sur ses bords. 7285.

» Une goutte de ses larmes, tombée dans l’eau, s’y était changée en ce lotus d’or.

» À la vue de ce prodige, le Dieu du tonnerre demande alors à cette femme vis-à-vis de lui : « Qui es-tu, noble dame ? Pourquoi verses-tu des pleurs ? Je désire une parole, qui soit la vérité : parle ! » 7287.

» La femme répondit :

» Tu me connaîtras ; tu sauras, Indra, quelle femme est ici et pourquoi je pleure, infortunée. Viens, sire ; je marcherai devant toi : tu verras la cause de mes larmes. »

» Il suivit la femme, qui précédait ses pas, et se vit bientôt près d’un jeune homme à l’aspect admirable, jouant aux dés sur la cîme du roi des monts dans la compagnie d’une jeune fille. 7288-7289.

« Sache, lui dit le roi des Dieux, que le monde se tient