par Yajnaséna. Celui-ci, remis de sa crainte, dit avec ses fils à l’aîné des Pândouides : 7236.
« Que maintenant Arjouna aux longs bras, le petit-fils de Kourou, prenne suivant les rites la main de Krishnâ dans un jour fortuné, et qu’il fixe l’instant. » 7237.
Le prince Youddhishthira, le Devoir en personne, lui répondit : « C’est à moi-même, souverain des hommes, qu’il appartient de faire maintenant cette union, avec une épouse. » 7238.
« Que ta majesté prenne suivant les rites la main de ma fille, repartit Droupada ; ou donne Krishnâ en mariage, héros, à celui, que tu préfères. » 7239.
« Draâupadî sera l’épouse de nous tous, sire, lui répondit Youddhishthira : c’est ainsi que ma mère, souverain des hommes, l’a dit elle-même avant ce jour. 7240.
» Le Pândouide Bhîmaséna et moi ne sommes pas entrés en lice : Arjouna seul a conquis ta fille, et c’est ainsi qu’elle est devenue notre commun joyau. 7241.
» Nous sommes convenus, sire, de posséder en commun cette parure ; et nous n’avons aucune envie de rompre ce traité, ô le plus grand des rois. 7242.
» Elle sera légalement l’épouse de nous tous : qu’elle prenne à chacun de nous la main devant l’autel, suivant l’ordre des naissances. » 7243.
« On accorde, objecta le père de Krishnâ, plusieurs épouses à un seul époux ; mais on ne voit nulle part, rejeton de Kourou, une femme avoir plusieurs maris. 7244.
» Ne veuille pas faire, toi, fils de Kountî, qui es vertueux et qui sais le devoir, une chose contraire au devoir et que repousse la science du monde ! D’où te vient une pareille idée ? » 7245.