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LE MAHA-BHARATA.

étendit sa peau d’antilope et se coucha sur la terre. 7163.

Ces rejetons éminents de Kourou avaient la tête tournée vers la plage, où domine l’étoile Agastya : Kountî reposait à leurs fronts et Krishnâ était au milieu de leurs pieds.

Elle était couchée sur la terre avec les fils de Pândou au milieu des poas et servait comme de coussin à leurs pieds ; mais aucune peine alors n’entra même dans son cœur, et elle ne méprisa point ces princes enfants de Kourou. 7164-7165.

Ces héros, qui avaient eu des armées sous leur commandement, se mirent à narrer différentes histoires sur les astras divins, les chars, les éléphants, les cimeterres, les massues et les haches. 7166.

Le fils du roi des Pântchâlains les entendit raconter ces récits divers ; et tous ses hommes virent Krishnâ couchée aux pieds des cinq frères. 7167.

Dhrishtadyoumna s’en fut rapporter au roi Droupada, son père, tout ce qui s’était passé et tout ce qui s’était dit là dans le cours de la nuit. 7168.

Le magnanime roi des Pântchâlains, ses formes contristées, n’ayant point appris que ces hommes fussent les fils de Pândou, fit ces questions à Dhrishtadyoumna : « En quels lieux est allée Krishnâ ? Par qui fut-elle emmenée ?

» Ne serait-elle pas échue à un çoûdra, à un être abject, à un vaîçya soumis au tribut ? Un pied, souillé de poussière, ne fut-il pas mis sur son front ? Ce bouquet de fleurs n’est-il pas tombé dans un cimetière ? 7169-7170.

» Son époux est-il d’une race égale à la nôtre ? Est-il même d’une condition élevée ? N’aurait-il pas mis aujourd’hui, mon fils, son pied gauche sur mon front par le déshonneur de Krishnâ ? 7171.