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ADI-PARVA.

nable aux intérêts du roi des Pântchâlains, et fais-le : parle ! nous sommes tous soumis à ta volonté. « 7140. Après qu’ils eurent écouté ce langage d’Arjouna, si plein d’amour fraternel et de noble dévouement, les fils de Pândou fixèrent tous la vue de leurs yeux sur la belle Pântchâlaine. 7141.

Quand ils virent ses regards fixés sur eux tels que leurs yeux sur elle, ils la firent asseoir mutuellement sur le siège de leurs cœurs. 7142.

À peine eut-il vu l’illustre Krishnâ-Draâupadî bouleverser le système entier des sens de tous ces hommes à la vigueur sans mesure, l’Amour se manifesta soudain au milieu d’eux. 7143.

En effet, les mains elles-mêmes du créateur avaient modelé ces formes suaves de la Pântchâlaine, supérieures aux belles formes des autres femmes et ravissantes pour toutes les créatures. 7144.

Aussitôt que le fils de Kountl, Youddhishthira, le taureau du troupeau des hommes, eut deviné l’amour de ses frères à l’expression de leurs visages, il se rappela entièrement les paroles de Krishna-Dwaîpâyana ; 7145.

Et dit à chacun de ses frères dans la crainte qu’une division ne les séparât : « La belle Draâupadî sera l’épouse de nous tous ! » 7146.

Dès que les fils de Pândou eurent ouï ces mots de leur frère aîné et tourné vers cet arrangement la pensée de leur esprit, la tristesse au même instant s’envola de leur âme.

Le héros né de Vrishni, désirant voir les héros nés de Kourou, se rendit, accompagné du fils de Rohinî, à la maison de travail du Bhargavain, chez lequel habitaient ces magnanimes princes. 7147-7148.