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LE MAHA-BHARATA.

Inquiète de manquer au devoir et sa pensée toute occupée de la jeune fille à l’immense renommée, elle prit Yâjnasénî par la main et, s’approchant d’Youddhishthira, lui tint ce langage : 7133.

« Cette fille du roi Droupada fut laissée à ma disposition par tes deux frères mineurs, à qui j’ai répondu inconsidérément ce que j’ai coutume de répondre, sire, quand vous m’apportez une aumône : « Partagez-vous-la tous également ! 7134,

» Dis-moi ce qu’on doit faire, ô le plus éminent des Kourouides, afin que ma parole soit une vérité sans que le péché souille la fille du roi Droupada et qu’il voltige autour de son nom ! » 7135.

À ce langage de sa mère, le sage héros se mit à réfléchir un instant ; puis, il consola Kountî et, s’adressant à Dhanandjaya, lui dit ces mots : 7136.

« Yajnasénî est le prix de ta victoire, Phâlgouna ; quelle brille avec le nom de ton épouse ! Que le feu soit allumé ; et prends devant lui, suivant les rites, invincible héros, la main de cette noble vierge ! » 7137.

« Ne me rends pas coupable d’une chose inconvenante, lui répondit Arjouna ; cette règle est celle des gens malappris : c’est toi, qui dois, suivant le devoir, te marier d’abord ; ensuite, Bhîma aux longs bras, aux actions, qui surpassent la pensée ; 7138.

» Après lui, moi ; puis, Nakoula ; en dernier lieu, Sahadéva à la course rapide. Vrikaudara, moi, les deux jumeaux et cette jeune fille, nous sommes tous, sire, les sujets de ta majesté. 7139.

» Puisqu’il en est ainsi, pense à ce qu’on doit faire d’assorti au devoir, de conforme à l’honneur, de conve-