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ADI-PARVA.

à l’entreprise de bander et d’encocher une flèche à l’arc, Djishnou à la haute sagesse se leva du milieu des brahmes. 7083-7034.

À peine eurent-ils vu le Prithide, aussi brillant que le drapeau d’Indra, descendre sur l’arène, les chefs des brahmes poussèrent des cris, en agitant leurs peaux d’antilope.

Les uns étaient frappés de stupeur, ceux-là rayonnaient de joie, ceux-ci, plus habiles et qui se nourrissaient de raisonnements, se disaient l’un à l’autre : 7035-7036.

« Cet arc, que n’ont pu bander ces kshatryas vigoureux, voués à la science de l’arc et renommés dans le monde, à commencer par Çalya, 7037.

» Comment ce novice, qui est encore un enfant, plus faible qu’un souffle de la bouche, sans nulle étude des armes, pourra-t-il, deux fois nés, en attacher la corde ?

» Les brahmes seront devenus un objet de risée au milieu de tous les rois de la terre, une fois échouée cette folie, que son inconstance ne s’est pas donné le temps d’examiner. 7038-7039.

» Si l’orgueil, ou la témérité, ou, quoique brahme, sa légèreté d’esprit le pousse à tenter de courber cet arc, qu’on l’arrête ! Voyons ! Qu’il n’aille pas s’y risquer ! »

« Nous ne deviendrons pas un objet de risée, nous ne montrerons pas, répondaient les autres, une légèreté d’esprit, nous ne tomberons pas, dans le monde, en la haine des maîtres de la terre ! » 7040-7041.

» C’est un beau jeune homme ! disaient quelques-uns. Ses épaules, ses cuisses, ses bras sont potelés et tels que des trompes d’éléphants ! Il semble avoir la fermeté de l’Himâlaya. 7042.

» Il est charmant ! Il a cette démarche dandine du lion,