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UN MOT

naissances. Ainsi je n’ai aucun souvenir, je l’avoue, que j’aie rencontré nulle part celle de ce bélier ou de cet Adja, qui avale un trait, envoyé pour lui couper la tête. Est-ce un bélier ? Est-ce un être merveilleux ? Un avatare ou une simple métamorphose ? Ekas, en français, unique est-il une épithète ? Est-il un nom propre ? Namnâ, en latin, nomine, n’est pas, il est vrai, dans le texte, mais on peut aussi le sous-entendre. S’agirait-il même ici de Vishnou, qui est appelé Adja, non natus, parce qu’il n’est pas né, mais émané, parce qu’il est la cause personnifiée de la conservation universelle ou du monde, et, dans la trinité indienne, la seconde puissance révélatrice de l’être irrévélé ?

Je ne puis répondre à ces questions. Peut-être, dans la suite du poème, trouverai-je une allusion plus déterminante ou même cette légende racontée dans toute son étendue ; mais, pour le moment je ne puis que constater ici mon incertitude et la recommander à l’indulgence de mes lecteurs.

Voici deux volumes déjà terminés ; celui-ci doit trancher la question ; il est devenu maintenant, ce nous semble, évident pour tout le monde que nous mettrons à fin, s’il plaît à Dieu, cette longue entreprise dans l’espace de temps, que nous lui avons fixé. Ma santé ne s’est point affaiblie, j’ai même acquis de nouvelles forces, ma résolution est toujours, comme disait Napoléon, carrée sur sa base.

Ce n’est point assurer cependant que dans le cours