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LE MAHA-BHARATA.

des fils ! Satisfait de vos révérences, il affranchira vos yeux des ténèbres. » 6825.

» À ces mots, reprit Vaçishtha, tous les princes dirent au nouveau-né de la cuisse : « Pardonne-nous ! » et, fléchi, il étendit sur eux sa bienveillance. 6826.

» L’éminent brahmarshi, qui est né par une scission de la cuisse, fut appelé de ce fait dans les mondes Aâurva[1],

» Les rois, qui avaient recouvré la vue, de s’en retourner chez eux, et l’anachorète Bhargavain d’appliquer son esprit à la ruine de l’univers entier. 6827-6828.

» Le magnanime, mon enfant, inclina entièrement la pensée de son âme à la destruction même de tous les mondes.

» Désirant honorer les Bhrigouides par sa vengeance, le rejeton de Bhrigou augmenta sa vigueur d’une grande pénitence pour l’extermination de tous les mondes.

» Sa haute et cruelle pénitence incendia les mondes des hommes, des Asouras et des Dieux mêmes, pour envoyer de la joie à ses aïeux. 6829-6830-6831.

» Quand ses pères eurent distingué en lui un fils de leur sang, ils vinrent tous du monde des Pitris et lui tinrent ce langage : 6832.

« Aâurva, on a vu assez ta puissance, terrible, mon fils, par ta pénitence : fais grâce aux mondes et refrène ta colère.

» En effet, tous les Bhrigou, mon fils, ces âmes contemplatives et libres des passions, ne cherchent pas la mort des kshatryas, alors même qu’ils en éprouvent du mal.

» Quand, après un long espace de temps, la douleur enfin s’est emparée de nous, alors, mon fils, nous nous contentons de désirer pour nous-mêmes cette mort, que nous désirent les kshatryas. 6833-6834-6835.

  1. È femore natus.