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ADI-PARVA.

» Anachorète, lui répondit Adriçyanti, c’est l’enfant non encore né de Çaktri, ton fils, que je porte dans mon sein, où, depuis douze ans, il s’applique aux Védas. »

» À ces mots, Vaçishtha joyeux s’écria : « Il me reste donc un petit-fils ! » Et sur le champ, fils de Prithâ, l’éminent saint abjura ses pensées de suicide. 6759-6760.

» En revenant à son hermitage avec la femme enceinte, il vit assis dans la forêt solitaire le démoniaque Kalmâshapàda. À leur aspect, irréprochable Bharatide, ce roi, que possédait un Rakshasa impitoyable, se leva furieux et s’avança pour dévorer l’anachorète. 6761-6762.

» À peine eut-elle vu ce forcené devant elle, Adriçyanti jeta ces mots à Vaçishtha d’une voix, que troublait sa peur : 6763.

« Voici un Rakshasa épouvantable, qui s’élance, révérend, armé d’une bûche, comme la Mort de son effroyable sceptre ! 6764.

» Nul autre que toi sur la terre n’est capable de l’arrêter en ce moment, vertueux brahme, le meilleur de tous ceux, qui savent les Védas ! 6765.

» Sauve-moi, révérend, de ce scélérat à l’horrible aspect ! ce Démon, pour sûr, il a envie de nous dévorer ! »

Vaçishtha répondit :

« Ne crains pas, ma fille ! Il n’y a rien à craindre ici de ce Rakshasa. Si tu vois ce Démon arrivé devant nous, il n’y a nul danger en cela ! 6766-6767.

» C’est le roi Kalmâshapâda : héros d’une valeur célèbre sur la terre, il fait, semant une profonde épouvante, son habitation dans ce pays. » 6768.

» Quand Vaçishtha, le vénérable saint, vit le démoniaque fondre sur lui, cet ascète resplendissant l’arrêta sans