ricorde, seigneur, est une Gandharvî, qui a nom Kounibhlnaçî. 6470.
Youddhishthira dit :
« Qui pourrait tuer un ennemi vaincu dans le combat, dépouillé de sa renommée, sans force, n’ayant plus qu’une femme pour défenseur ? Ami, rends-lui sa liberté, meurtrier des ennemis ! » 6471.
Arjouna de parler ainsi ; « Reçois la vie ; va-t-en : cesse de t’affliger, Gandharva. L’héritier du trône de Kourou, Youddhishthira te fait grâce. » 6472.
« Je suis vaincu, répondit le Gandharva ; je renonce à mon ancien nom et j’abandonne la prétention d’être comme un arbre aux feuilles de charbons ardents[1] Il ne me sied plus de m’enorgueillir dans l’assemblée des hommes, ni de ma force ni de mon nom. 6473.
» Eh bien ! puisque j’ai reçu un tel don, je veux récompenser Arjouna, qui porte les armes divines, en lui communiquant la magie Gandharvique. 6474.
» Mon char, suprême, admirable, fut consumé par le feu de ta flèche : aussi moi, qui naguère étais nommé Tchitraratha[2], je vais m’appeler Dagdharatha[3] désormais. 6475.
» Je donnerai au magnanime, à qui je dois la vie, cette science, que j’ai méritée ici jadis, grâce à la force de ma pénitence. 6476.
» De quel bien n’est pas digne l’homme, qui s’empresse de rassurer le vaincu implorant merci et qui donne la vie à son ennemi ? 6477.