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jouna ; mais toi, ennemi, sous la voix d’un ami, tu cherches à m’effrayer. 1,791.

» Personne, Indra lui-même, tenant sa foudre levée, ne pourrait aujourd’hui m’écarter de ce dessein : à plus forte raison un mortel ne le pourrait-il de quelque manière. »

Il dit, et, à la fin de ses paroles, le roi de Madra, Çalya d’objecter une réponse dernière, voulant, passé toute mesure, irriter encore plus l’Adhirathide : 1,792-1,793.

« Quand les flèches, douées de vitesse, lancées par sa corde et décochées par l’adroit Phâlgouna, te poursuivront de leur pointe acérée, tu regretteras alors d’avoir ainsi demandé Arjouna. 1,794.

» Lorsqu’il aura pris son arc céleste, qu’il incendiera l’armée et qu’il sera près de te broyer sous ses traits aigus, alors, fils du cocher, tu seras consumé de repentir. 1,795.

» Comme un enfant, qui, couché dans le giron de sa mère, veut prendre la lune ; ainsi fais-tu maintenant dans ton délire, quand tu veux triompher d’Arjouna, éclatant de lumière et monté dans son char, 1,790.

» Armé d’un trident au tranchant bien acéré, tu broies tous les membres, Karna, toi, qui veux combattre à cette heure avec Arjouna, de qui l’œuvre est semblable à un tranchant bien aigu ! 1,797.

» De même que si une gazelle rapide, jeune, imprudente, provoquait un lion, couvert d’une épaisse crinière, à la haute taille, plein de colère : voilà ce qu’est maintenant ton défi, Adhirathide, jeté à Phâlgouna. 1,798.

» Ne défie pas un fils de roi à la grande vigueur, fils du cocher, comme un chacal, non rassasié de chair, qui provoque un lion. Aujourd’hui, si tu t’approches du Prithide, tu périras ! 1,799.