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ment, Râdhéya ; et tu verras Dhanandjaya, sans qu’il t’en coûte rien. 1,782.

» Tu abandonneras sans fruit, comme un insensé, tout ce que tu as d’immense en richesses. Quiconque donne à des gens indignes, commet une faute ; tu ne t’en es pas aperçu dans ton délire. 1,783.

» Il t’est possible, cocher, de sacrifier en diverses manières avec cette immense richesse, que tu vas quitter : sacrifie donc ! 1,784.

» Quant à ce que tu désires en vain, dans ta folie, tuer les deux Krishnas : nous n’avons, certes ! pas ouï dire que deux lions irrités soient tombés morts dans le combat.

» Tu ambitionnes ce qui n’est point à désirer : tu n’as donc pas d’amis, qui t’arrêtent au moment, où tu vas tomber dans le feu. 1,785-1,786.

» Tu ne sais pas ce que tu dois faire ou non. Tu es mûr pour la mort, c’est indubitable. Quel homme, ayant le désir de la vie, dirait une parole sans aucune vérité, et qu’on ne doit pas entendre ? 1,787.

» Se lier une pierre au cou, et traverser la mer à la force des bras, ou se précipiter de la cime d’une montagne, c’ est là ce que tu veux faire. 1,788.

» Accompagné de tous les guerriers, bien défendu par tes nombreuses armées, combats avec Dhanandjaya, si tu veux obtenir la béatitude éternelle. 1,789.

» Je parle, non pour t’offenser, mais pour le bien du Dhritarâshtride ; crois-en les paroles, que j’ai proférées, si tu as le désir de conserver la vie. » 1,790.

« Comptant sur la force de mes bras, lui répondit Karna, je désire me rencontrer dans le combat avec Ar-