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amis des querelles, furent délivrés par les Pândouides, qui domptèrent les armées des Démons ce jour où tu fus le premier à prendre la fuite ! 1,744.

» Dans l’enlèvement des vaches, vous fûtes encore vaincus par ce plus vaillant des hommes, avec vos chars, avec votre armée dans la joie, avec le gourou, avec les fils du gourou, avec Bhîshma lui-même : pourquoi n’as-tu pas[1] alors vaincu cet Arjouna ? 1,745.

» Ce nouveau et noble combat se présente aujourd’hui pour ta mort : si la crainte de l’ennemi ne te force pas à fuir, entré sur le champ de bataille, fils du cocher, tu meurs aujourd’hui ! » 1,746.

Il dit, versant beaucoup de choses blessantes pour Karna, élogieuses pour son ennemi ; et, bouillant de coléré, le fléau du combat, le généralissime des armées de Kourou fit cette réponse au souverain de Madra, qui semblait pénétré de joie : 1,747.

« Bien ! bien ! Pourquoi vantes-tu Phâlgouna ? Est-ce que la bataille s’est élevée déjà entre lui et moi ? S’il réussit à me vaincre dans ce combat-ci, alors tu auras une raison pour me jeter cette jactance. » 1,748.

» Qu’il en soit ainsi ! » reprit le souverain de Madra, qui ne répondit pas autre chose. « Avance, Çalya !» lui dit Karna, poussé par le désir du combat. 1,749.

Et le char aux blancs coursiers, qui avait Çalya pour cocher, de s’avancer, détruisant les ennemis dans la bataille, comme le soleil dissipe l’obscurité. 1,750.

Karna, rempli de joie, s’approchait sur son char, couvert d’une peau de tigre, attelé de chevaux blancs ; et, dès

  1. Kémou na djitas, texte de Bombay.