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insensé ou d’un sage ne se fait-elle point à la fin de la vie ? J’affronterai donc les fils de Prithâ, car il est impossible, héros intelligent, de surmonter le Destin. 1,731.

» Le prince, fils du Vitchitravîride[1] fut toujours à mes yeux observateur d’une vie juste : pour le succès de son affaire, je renoncerai à mes plaisirs, à mes jouissances et à la vie, qu’il est si difficile d’abandonner. 1,732.

» Le Djamadagnide m’a donné cet éminent char, attelé des principaux coursiers, environné d’une peau de tigre[2], aux roues, qui tournent en silence, au trivénou d’argent, au trikoça d’or. 1,733.

» Contemple, Çalya, mes arcs variés, mes drapeaux, mes pilons, mes flèches aux fouines terribles, mon épée flamboyante, mes armes invincibles, et ma conque magnifique, qui éclate en sons épouvantables ! 1,734.

» Monté dans ce char au bruit semblable à la chûte de la foudre, ombragé de drapeaux, attelé de blancs coursiers, embelli de superbes carquois, je ferai mordre la poussière dans ce combat sous ma force à Phâlgouna, le plus grand des héros. Quand bien même la mort, qui ravit tout, continuellement vigilante[3], défendrait le fils de Pândou au milieu de la bataille : ou je l’immolerai dans un combat engagé avec lui, ou je descendrai au séjour d’Yama, dans lequel m’a précédé Bhîshma. 1,735-1,736.

» Si même Indra, le souverain des eaux, le suprême arbitre des richesses et le roi des morts, Yama, réunissant

  1. Douryodhana, petit-fils de Vitchîtravirya, par son père Dhritarâshtra.
  2. Le commentaire m’explique fort inutilement cette expression ; mais que veulent dire trikoça et trivénou même ? il se tait. Bopp, Wilson, Bothlingk et Roth imitent ce malheureux silence.
  3. Apramattas, texte de Bombay.