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» Écoute cependant, comme tu le voudras, sage héros, ceci, qui est joint à la louange de soi-même et que je vais dire afin de gagner ta confiance. 1,667.

» Je suis aussi capable, seigneur, que Mâtali de gouverner le char de Çakra, à cause de mon attention, de mon art de manier les chevaux, et pour ma connaissance, ma science, mes cures dans leurs maladies. 1,668.

» Je conduirai tes coursiers, irréprochable guerrier, pendant que tu livreras bataille au Prithide : sois donc sans inquiétude, fils du cocher. » 1669.

« Cet illustre souverain du Madra va remplir, Karna, les fonctions de ton cocher, repartit Douryodhana : ce conducteur est supérieur à Krishna, comme Mâtali du roi des Dieux excelle sur tous les autres. 1,670.

» De même que Mâtali gouverne le chariot attelé des coursiers verts, de même Çalya sera le conducteur des chevaux de ton char. 1,671.

» Lorsque toi, monté sur le chariot, tu seras le combattant et que le souverain du Madra sera le cocher, il est certain que le plus excellent des héros vaincra les Prithides au milieu du combat. » 1,672.

Douryodhana dit encore, sire, à l’impétueux monarque du Madra, tandis que la guerre était allumée autour de lui : 1,673.

« Modère les chevaux magnifiques de Karna ; défendu par toi, Râdhéya, puissant roi, sera le vainqueur de Dhanandjaya ! » 1,674.

Ces paroles dites, étant monté sur le char, il répondit, Bharatide : « Qu’il en soit ainsi ! » Quand Çalya se fut approché, Karna, l’âme ravie, tint à son cocher ce langage :

« Prépare mon char, cocher, » dit-il à plusieurs fois d’une